Éleveur de cognac à Saintes (17), Guilhem Grosperrin a fait fondre une cloche qui sonne chaque heure pour favoriser le vieillissement des fûts.

1. Une maison de cognac née au XXe siècle

La société Grosperrin occupe, à plus d’un titre, une position à part dans le petit monde des maisons de cognac. Contrairement aux géantes qui dominent le marché, elle est toute jeune, créée en 1992 par le courtier saintais Jean Grosperrin. Ses chais et son stock ne datent que du XXIe siècle, montés il y a une quinzaine d’années par Guilhem Grosperrin, fils du fondateur, assembleur pour les grandes maisons du secteur et aujourd’hui aux commandes de l’entreprise spécialisée dans le négoce et l’élevage d’eaux-de-vie.

2. Chaque fût raconte une histoire familiale

Guilhem Grosperrin souligne : « Ici, chaque lot est référencé par son origine, par son histoire. Habituellement, les eaux-de-vie sont stockées par compte d’âge, vieillies en pré-coupe, donc les origines se perdent. Je voulais préserver ce que je ressens quand je vais acheter un fût dans une propriété, parce que chacune de ces histoires est touchante. Ça permet de ne pas en faire des produits anonymes. » Une première fonctionne symbolique de la cloche est de sonner pour les personnes aujourd’hui décédées qui ont produit les plus anciens lots du chai.

Guilhem Grosperrin a installé une cloche dans ses chais, pour une action à la fois symbolique et physique.
Guilhem Grosperrin a installé une cloche dans ses chais, pour une action à la fois symbolique et physique.

Crédit photo : Thierry Collard

3. La rencontre avec un magnétiseur géobiologue

L’autre fonction, réellement à l’origine de l’installation d’une cloche dans le chai, est née de la rencontre de Guilhem Grosperrin avec le magnétiseur Michel Cometto, « un géobiologue qui travaille sur l’organisation des énergies dans les chais et dans les vignobles, décrit-il. Dans le même temps, j’ai lu une étude scientifique espagnole sur l’influence des ultrasons sur le vieillissement des brandys. Ça validait les essais de ceux qui mettent de la musique dans leur chai et qui ont constaté une amélioration. » Le négociant décida alors de tenter l’expérience.

4. Du bol tibétain à la cloche sur mesure

« Michel Cometto m’a suggéré d’essayer avec des bols tibétains, raconte Guilhem Grosperrin. À l’aveugle, sur un verre de cognac, nous avons testé les sept notes et le résultat le plus convaincant a été obtenu avec la note fa. » Passer derrière chaque barrique avec des bols tibétains s’annonçait compliqué. « On serait vraiment passés pour des illuminés », sourit le négociant. La solution fut de faire réaliser une cloche accordée en fa chez le fondeur savoyard Paccard. Chaque heure, le personnel vient l’actionner à tour de rôle.