C‘est la veuve d‘un ancien courtier aujourd’hui décédé qui a vendu à Jean ces très vieilles Grande Champagne.
Son mari, qui exerçait encore il y a une trentaine d‘années, avait la réputation d‘être tenace. De cette manière, il avait acquit des stocks de Cognacs qu‘il achetait dans son village et les environs puis qu‘il revendait ensuite aux négociants. Sa passion portait sur les Cognacs anciens qu‘il accumulait, barrique après barrique, tels des trésors. Il ne permettait même pas à sa femme, institutrice, ni même à ses enfants, jeunes puis devenus adultes, de pénétrer dans ce sanctuaire dont il gardait jalousement la clef. Ce n‘est qu’au stade ultime de sa vie, détruit par la maladie, quand son fils dû prendre la situation en main, que ses proches découvrirent ce qu‘il avait accumulé depuis tant d‘années. Dans un chai qui était autrefois une grange ou il avait fait mettre d‘épaisses portes métalliques se trouvaient environ une quinzaine de tonneaux et quelques fûts. Dans ces tonneaux recouverts chacun d‘une bâche plastique noir pour limiter la coûteuse « part des anges » se trouvaient des lots de très vieux Cognacs de Grande Champagne. Chaque tonneau portait des inscriptions avec l‘origine du produit, la quantité achetée, le degré, le volume et l‘année de la récolte. Mais d‘archives, aucune ! C‘est à partir de ce moment que son épouse a pu profiter du commerce des eaux-de-vie.
Notes de dégustation
Robe très ambrée. Nez de vieux Madère et de vieux Porto avec des finales de pruneau. Bouche ronde et onctueuse où apparaît un rancio aux notes de cannelle et de cuir. Finale superlative.
« Très complexe… Vraiment long ».
Andreas Larsson, 2008
Noté **** par La Revue des Vins de France, 2006.